Dans notre société préoccupée par les enjeux du changement climatique, la voiture est souvent pointée du doigt pour ses émissions de dioxyde de carbone (CO2). Le vélo est-il la solution, avec un bilan bien plus modéré ? Dans cet article de culture vélo, nous allons examiner de plus près les différences entre vélo et voiture en termes d’impact CO2 et prendre en compte également les modèles électriques.
1/ VELO VS VOITURE : UN BILAN CARBONE VRAIMENT DIFFERENT ?
Il est indéniable que les voitures émettent une quantité significative de CO2 lors de leur utilisation, notamment en raison de la combustion d’essence ou de diésel. En revanche, le vélo est un moyen de transport sans émissions directes de CO2. Lorsqu’un cycliste pédale, il ou elle ne produit aucun gaz à effet de serre.
Grammes de Co2 par personne par kilomètre de voyage. Source Sensibletransport.org.au
- Ce graphique ne prend en compte que les émissions « opérationnelles », pas celles dues à la fabrication du véhicule.
- Il montre deux voitures électriques : l’une utilise de l’électricité de production polluante (centrales à charbon, presque inexistantes en France), l’autre de l’énergie non émettrice de CO2 (nucléaire, éolien, solaire, marémotrice…).
- Le vélo électrique de ce graphique utilise de l’électricité « émettrice de CO2 » mais reste bien moins polluant qu’une voiture classique.
2/ VELO ELECTRIQUE VS VOITURE ELECTRIQUE : QUELLE DIFFERENCE EN MATIERE D’EMISSIONS ?
Avec l’émergence des véhicules électriques, la comparaison entre vélo électrique et voiture électrique s’impose. Les voitures électriques produisent moins de CO2 que les voitures classiques, mais nécessitent de l’électricité pour fonctionner. La production de celle-ci peut être génératrice de CO2 selon les sources utilisées.
Production d’électricité émettrice de CO2 : Centrales à charbon (En voie de disparition en France)
Production d’électricité non émettrice de CO2 : nucléaire, solaire, éolien, marémotrice… |
Comme les vélos de route électriques consomment beaucoup moins d’énergie que les voitures électriques, leur empreinte carbone est plus faible.
Le vélo électrique est moins émetteur de carbone qu’une voiture électrique (en considérant que l’électricité utilisée provient d’une source similaire pour les deux véhicules.)
- Ce graphique de la revue Bike Radar tient en compte la fabrication et l’entretien du véhicule, ainsi que la production de l’énergie en plus des émissions pendant l’usage.
- Surprise ! La marche est plus émettrice de CO2 que le vélo, car une personne qui marche va nécessiter plus de calories (nourriture) par kilomètre qu’une qui pédale. Logique, finalement, puisque le vélo est bien plus efficace que la marche… en tout cas en descente.
Mon déjeuner pour une journée VTT bikepacking de 50 km et 800 m de dénivelé positif. Imaginez ce que j’aurais dû ingérer si j’avais fait tout ça à pied ! (PS : Après, j’ai aussi mangé une glace 😇)
REJETS DE CO2 SUR LE LONG TERME : QUEL EST LE BILAN ENTRE VOITURE ET VELO ?
Lorsqu’on analyse l’impact sur le long terme, le vélo se démarque davantage de la voiture en termes d’émissions de CO2. Les voitures ont une durée de vie plus courte que les vélos et nécessitent souvent des réparations onéreuses. Chaque nouvelle voiture produite entraine une quantité importante d’émissions de CO2 liées à sa fabrication. En revanche, un vélo bien entretenu peut durer de nombreuses années sans nécessiter de pièces détachées couteuses, ce qui réduit considérablement son empreinte carbone.
Exemple : Je viens de confier le vélo de mon fils à mon vélociste favori, car l’axe du pédalier avait du jeu. Un ami m’a conseillé d’en acheter directement un autre d’occasion, argüant que la réparation me couterait plus cher qu’un « nouveau » vélo. Mais j’aime bien mon vélociste et un VTT d’occasion 20 pouces avec dérailleur 6 vitesses coute au moins 150 euros, sans parler du temps dédié à parcourir les offres. Finalement, la réparation ne m’a couté que 25 euros (ajuster l’axe et le graisser avec une graisse « pas trop épaisse » selon mon vélociste).
Mon fils est ravi de son vélo en excellent état avec lequel il va à l’école tous les jours. Je lui ai acheté une sonnette en prime, et le vélociste m’a expliqué comment remonter le guidon quand il grandira. Ce vélo a déjà eu 6 propriétaires que je connaisse en environ dix ans (mes trois enfants, les deux de l’amie qui me l’a donné, plus le fils de mon voisin à qui je l’ai prêté entre mon deuxième et mon troisième), et probablement encore quelques-uns avant. Niveau bilan carbone, on est pas mal !
L’IMPACT DU VELO SUR LA REDUCTION DU CO2
L’utilisation du vélo comme moyen de transport quotidien contribue activement à la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Les courtes distances en ville peuvent facilement être parcourues à vélo, évitant ainsi les embouteillages et les émissions de CO2 qui en découlent. En revanche, les voyages de courte distance ne représentent qu’une faible part des émissions de CO2 dues aux voitures.
En ce qui concerne les plus longues distances, le vélo électrique se présente comme une excellente alternative. Il permet de remplacer la voiture pour des trajets supérieurs à 5 km ou dans des environnements avec de forts dénivelés. Les vélos cargo électriques sont également d’admirables options pour se passer de la voiture et ainsi diminuer les émissions de CO2.
Vélo urbain Scott, un vélo de ville confortable et design.
Il est aussi bon de noter que se procurer un vélo, électrique ou non, est bien plus accessible dans un premier temps que d’acheter une voiture électrique pour diminuer son bilan carbone.
Et puis, outre la réduction des gaz à effet de serre, le vélo présente de nombreux avantages : son utilisation pour les déplacements quotidiens favorise un mode de vie actif et contribue à la santé individuelle. Enfin, le vélo, c’est quand même bien plus drôle que les embouteillages !
FAUT-IL FAVORISER UN VELO ELECTRIQUE OU MUSCULAIRE ?
La question de savoir s’il faut favoriser un vélo électrique ou musculaire dépend de différents facteurs. Les vélos électriques peuvent être une alternative intéressante pour les personnes qui veulent parcourir de plus longues distances, sur des parcours plus exigeants, et pour celles qui ont des problèmes de mobilité. Ils permettent de réduire l’effort physique tout en conservant un mode de transport respectueux de l’environnement.
Les vélos musculaires sont tout aussi respectueux de l’environnement et constituent une option plus abordable. Ils sont également parfaitement adaptés pour les parcours sur du plat et pour de courtes distances.
Le choix entre les deux dépend des préférences personnelles, de l’usage prévu et des contraintes spécifiques.
En matière d’impact CO2, le fonctionnement d’un vélo électrique nécessite de l’énergie électrique, qui peut être plus ou moins émettrice de CO2 selon sa source (nucléaire, charbon, solaire, hydraulique…).
Le vélo musculaire, quant à lui, tire son énergie des calories ingérées par le ou la cycliste. Si votre alimentation est très carnivore avec une préférence pour la viande rouge (avouez que vous tentez le régime Keto !), utiliser un vélo de route musculaire peut se révéler plus polluant en CO2 qu’un vélo électrique (!).
Et les vélos d’occasion, encore plus. Quand est-ce que vous vous y mettez ?
En conclusion, il est clair que le vélo présente un bilan carbone bien meilleur que la voiture, en particulier en matière d’émissions directes de CO2. Alors que les voitures électriques peuvent réduire les émissions par rapport aux voitures traditionnelles, les vélos électriques restent une option encore plus écologique, et économique.
La promotion du vélo, qu’il soit électrique ou musculaire, est essentielle pour contribuer à la réduction des émissions de CO2. Chaque personne qui choisit le vélo plutôt que la voiture contribue à lutter contre le changement climatique, tout en faisant le choix d’un mode de vie actif plus agréable et meilleur pour la santé.
Mais attention ! L’usage du vélo électrique ne représente que 17 % du carbone émis durant l’ensemble de son cycle de vie (et pratiquement 0 pour le musculaire). Il est donc crucial de se pencher sur le reste : la production et la maintenance… Plus d’information bientôt avec Loop Sports !
À propos de l’autrice :
C’est un voyage Lyon-Athènes à vélo qui a définitivement donné le gout des aventures à pédales à Clémence Charvériat. Aujourd’hui basée au Pays basque espagnol, elle se fait les mollets en VTT dans les collines environnantes toute l’année, avec plus ou moins de boue selon la saison. Son luxe : le sentier forestier qui part devant sa porte.